Disputé sur trois étapes pour diverses raisons dont évidemment celle liée à la situation sécuritaire du pays hôte, le Tour du Mali a pris fin avec une victoire des Etalons. Le capitaine Abdoul Aziz Nikiéma et ses camarades ont raflé la précieuse tunique, lors de la troisième et ultime étape.
Interrompu pendant quelques années pour des raisons aisément compréhensives, le Tour du Mali tente de se remettre en selle. En réussissant sans encombre, l’organisation de l’édition 2018 (même si elle est réduite en trois étapes), le cyclisme a, sans nul doute, remporté une bataille contre une psychose à peine voilée qui hante permanemment les Maliens.
En plus des 3 équipes maliennes, 5 pays que sont le Niger, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Sénégal et le Burkina Faso participaient à cette 8 édition, dénommée Tour de la paix. Conduite par le capitaine Abdoul Aziz Nikiéma, la sélection du Burkina était composée de Harouna Ilboudo, Salifou Yerbanga, Seydou Bamogo, Abdoulaye Rouamba et Souleymane Koné.
Courue entre Bamako et Bougouni, à une vitesse moyenne de 36, 743 km/h, la première étape, distante de 141 kilomètres, a été remportée par l’Ivoirien Abou Sanogo, après 3 heures 50 mn et 05s. Cette victoire démontre une fois de plus, que les Eléphants de Côte d’Ivoire ne dissimulent plus leur prétentieuse ambition de dominer le cyclisme ouest-africain. Néanmoins, les nôtres se signalent en se positionnant au 2e rang (Seydou Bamago) et 3e, par Abdoulaye Rouamba. Le Mali est honoré avec une 4e place, tandis que celui qui allait devenir maillot jaune, Souleymane Koné, arrive 5e.
La deuxième étape (131 kilomètres) ralliait Bougouni à Niéna. La victoire du Malien Bourama Togola s’est dessinée, depuis les premiers kilomètres. L’échappée matinale initiée par une dizaine de coureurs est allée jusqu’au bout, après 3 heures 40 mn 30s. La vitesse elle, est descendue d’un cran, soit à 35, 374 km/h. C’est dire que les Etalons n’ont pas véritablement pris cette course à leur compte, au point d’élever le niveau. Seydou Bamogo qui talonnait le maillot jaune est rentré avec plus de 2 minutes de retard. Présents dans la bonne échappée, Aziz Nikiéma (6s de retard) et Souleymane Koné sont à l’affût.
La troisième et dernière étape s’est disputée hier dimanche 4 mars, entre Sibi et Bamako (126 km), la capitale malienne. Là aussi, tout s’est joué sur une échappée, mais peut-être surtout sur l’inexpérience des équipes maliennes, pour ne pas dire leur naïveté. A moins qu’une série de pannes mécaniques ne soit la principale cause de la perte du maillot jaune, alors détenu par le Mali. Toujours est-il que cette étape décisive profite au Burkinabè Souleymane Koné qui remporte au temps, le maillot jaune du Tour 2018.
Bouclé en 2 heures 41 mn, soit à une vitesse de 46, 957 km/h, le moins qu’on puisse dire est que le peloton a été secoué. Vraisemblablement, les Burkinabè et les Ivoiriens ont été les grands animateurs de cette ultime étape qui conduisait au bord du fleuve Djoliba. Au finish, c’est l’Eléphant Abou Sanogo qui confirme, en franchissant la ligne d’arrivée en tête.
En enlevant le maillot jaune, le Burkina imprime forcément son empreinte sur cette édition. Mais dans l’ensemble, les Ivoiriens ont réussi leur prestation, en remportant 2 étapes sur les 3 possibles, alors que les Etalons de ce point de vue, n’auront pas goûté aux délices de la victoire.
Incontestablement, ce jaune vient orner la vitrine du président Yasnémanégré Sawadogo, mais il convient de ne pas se voiler la face, même si notre petite reine s’offre de temps à autre une bouffée d’oxygène, elle suffoque. Elle n’a plus la main mise sur le cyclisme ouest-africain comme autrefois. Il devient de plus en plus évident que désormais, dans des pays comme le Mali, le Bénin ou le Togo, la petite reine burkinabè n’est plus perçue comme une redoutable machine à gagner. Ne parlons pas du Congo, du Cameroun ou même de la Côte d’Ivoire.
Hamed JUNIOR
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