31e édition de la Journée mondiale de la liberté de presse :Le droit d’informer attaqué et malmené de toutes parts

31e édition de la Journée mondiale de la liberté de presse :Le droit d’informer attaqué et malmené de toutes parts

 

Nouvelle journée dédiée à la liberté d’expression. Comme il est devenu coutumier, la communauté internationale commémore ce 3 mai 2024, la Journée mondiale de la liberté de la presse. Cette année, l’évènement qui se tient au Chili en partenariat avec l’UNESCO, mettra l’accent sur le rôle crucial du journalisme et de la liberté d’expression dans le contexte de la crise environnementale mondiale. 

Il s’agit pour l’organe des Nations unies d’exhorter les hommes et femmes de médias à raconter les histoires liées à la crise climatique et aux bouleversements environnementaux dans l’optique d’une vaste campagne de sensibilisations destinées au public. Cette journée est organisée pour soutenir un journalisme indépendant et de qualité pour une meilleure compréhension des défis globaux. Pour l’UNESCO, l’objectif principal de cette journée est d’alerter le maximum de personnes sur les dangers de la désinformation et de la mésinformation qui entourent la crise climatique.

Cette 31e édition est également l’occasion pour Reporters Sans frontières de faire l’état des lieux de la liberté de presse à travers sa carte évaluant les conditions d’exercice du journalisme dans 180 pays et territoires.  Dans son rapport, l’ONG dresse un tableau sombre de la situation de la presse et s’indigne des menaces et attaques que subissent la presse et le principe sacrosaint du droit à l’information aux quatre coins du monde. De l’Ukraine, à Gaza, en passant par le Sahel (en Afrique)  et même en France… Le droit d’informer est couramment attaqué. A ce titre, l’enclave palestinienne bat un record triste. Celui de l’endroit où au moins 105 journalistes ont trouvé la mort depuis l’attaque du 7 octobre.

A cela vient se greffer la situation peu reluisante de la presse au Sahel  (Mali-Burkina Faso-Niger) où le costume cravate et le Bazin amidonné ont cédé la place au Kaki militaire. Entre censure, précarité et crise de trésorerie, les médias au Sud du Sahara et plus précisément au Sahel (région en proie au terrorisme) ne savent plus à quel plume se vouer. Entre le caractère sacré des faits, cher aux journalistes et le risque de tomber sous le coup de la loi contre l’apologie du terrorisme, les médias vivent sous une chape de plomb et fonctionnent comme s’ils avaient un couteau sur la gorge, une grande prudence est observée dans le traitement de certains sujets. Et comme s’ils marchaient sur des œufs, dans chaque parution, des efforts sont faits pour rester dans la marge de tolérance.

Dans un pays en guerre, il n’y a pas de liberté, disent les adeptes et défenseurs du souverainisme.  Certes, la Nation prime sur toute liberté et il faut donc s’y accommoder. Désormais, la responsabilité sociale du journaliste est mise en avant et dans certains milieux, on en fait un label et un slogan. Loin de Gaza, au propre comme au figuré, le Sahel est devenu par la force des choses, une zone difficile pour les médias, dont plusieurs titres, majoritairement occidentaux ont été frappés de suspension et d’interdiction par les organes régulateurs ou gendarmes des médias. En attendant des perspectives meilleures, et des lendemains qui chantent, les médias vivent sous perfusion et sont presque sursitaires de la conjoncture sécuritaire mais également politico-économique .

Davy Richard SEKONE

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