Ce 31 mars 3,1 millions de Sierra léonais se sont rendus aux urnes pour la deuxième fois afin de départager les 2 ultimes duellistes de la bataille pour la présidence.
Les dépouillements ont débuté et les résultats devraient être connus courant la semaine. En attendant le verdict des 11122 bureaux de vote nul n’ose se risquer à un pronostic tranché entre l’ex général putschiste reconverti à l’école de la démocratie Julius Maada Bio et le poulain du chef de l’Etat sortant et actuel ministre des affaires étrangères Samura K amara .
Qui du champion du SLPP (43,3%) au premier tour ou du porte-étendard de l’APC(42,7%) aura l’onction définitive des électeurs ? Une bataille au sommet très corsée d’autant que lors du premier tour, seuls 15000 voix séparaient les deux adversaires.
En Sierra Leone comme dans d’autres pays africains électoralement, la logique ethnique l’emporte sur le choix partisan, et les deux rivaux possédant chacun son fief ou plutôt leurs chasse-gardés communautaires, la victoire de l’un ou de l’autre pourrait se jouer selon certains analystes au niveau de la capitale traditionnellement frondeuse ou du moins ayant un électorat disparate. Ainsi chacun table sur le district peuplé et diamantifère de Kono qui serait amené à jouer les arbitres encore certains abstentionnistes du premier tour peuvent se déplacer et donner la victoire à l’un des deux.
Si Kamara parvenait à renverser la petite vapeur ce sera le signe que ses compatriotes veulent le changement dans la continuité. La question restera posée sur les lèvres, sera de savoir quel changement le nouveau venu réussira à impulser au pays. Même si les cas d’affranchissement sont légion tant en politique qu’en Afrique, il demeure de fortes chances que le nouveau président ne soit que la marionnette du Chef de l’Etat sortant. Mais si le choix des Sierra léonais portait sur lui, ce serait après tout la preuve qu’ils se contentent très bien de la politique menée par le sortant et qu’ils voudraient qu’elle soit prolongée par le biais de son poulain. Quoique…
Par contre si Maada Bio conserve son léger avantage et le renforce ce sera la victoire certes d’un ancien faiseur de coup d’Etat mais la preuve que les populations désavouent les 10 ans de règne de Bai Koroma qui tente de continuer via son homme-lige. Ce qui serait somme toute normal et sonnerait définitivement le glas des dirigeants ad vitam aternam qui sont encore légion en Afrique. Quoiqu’il importe que ceux qui surfent sur la vague du tout changement démontrent que leurs électeurs avaient raison de croire en eux.
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