10 ans de prison requis contre l’écrivain franco-algérien, Boualem Sansal : Froid sibérien entre Alger-Paris

10 ans de prison requis contre l’écrivain franco-algérien, Boualem Sansal : Froid sibérien entre Alger-Paris

 

 Avec la comparution surprise hier 20 mars 2025 de l’écrivain franco-algérien, Boualem Sansal devant un tribunal correctionnel d’Alger, on ne se demande plus s’il y aura des conséquences politiques et diplomatiques en France et en Algérie, mais lesquelles ?

Certes, certaines qualifications contre Boualem telles «intelligence avec une partie étrangère» ont été requalifiées à «l’atteinte aux institutions, à l’armée et à l’ordre public», certes, c’est bien un tribunal correctionnel qui le juge et non un criminel, n’empêche que le cas Boualem Sansal est actuellement le dossier empoisonneur n°1 des relations France-Algérie. Arrêté le 16 novembre 2024, et dont la libération a été maintes fois réclamée par Paris, l’avocat finalement était hier dans le box des accusés et risque 10 ans de prison et 2 millions de dinars d’amende, comme l’a requis le procureur.

Sans ses conseils, avec un commis d’office, dont il a requis le silence, Boualem Sansal s’est défendu seul ! Le délibéré sera vidé le 27 mars 2025. Cette comparution et cette réquisition marquent un nouveau palier dans le refroidissement des relations entre Paris et Alger.

Les conséquences attendues côté algérien sont qu’on pourrait durcir les conditions de séjour de personnalités algériennes en France (visas, cartes de séjour…) mais qu’il y aura tolérance zéro vis-à-vis des OQTF algériens dont Alger refuse d’ailleurs la réception. Tel cet influenceur Doualemn qui n’en finit pas d’être arrêté et faire des va-et-vient entre Paris et Alger. Ce qui vicie davantage les rapports entre les 2 pays ! Au pire, on peut même aboutir à la dénonciation de l’Accord de décembre 1968 par Paris.

Du côté de la France aussi, ce bras de fer ne sera pas sans conséquences : à commencer par ces bisbilles entre Emmanuel Macron et son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, lequel s’il n’a pas encore mis sa démission dans la balance pourrait le faire dans ce yoyo diplomatique avec l’Algérie.

Dans le landerneau français, on n’est pas loin de trouver Jupiter très accommandant avec l’Algérie mais très dur dans le dossier Ukraine-Russie. Il se susurre que si la France ne tranche pas dans le vif dans le cas algérien comprendre, pas de tergiversations avec les OQTF, le locataire Place Beauvau, pourrait rendre le tablier. Ce qui fragiliserait le Premier ministre français Bayrou et par ricochet Macron, replonger le pays dans des incertitudes politiques.

Marocanité du Sahara occidental reconnue par la France, visite d’Etat de Macron à Rabat, affaire Boualem Sansal, OQTF algériens qui gagnent leur procès pour rester en France, indemnisations des personnes algériennes malades des essais nucléaires français, décidément un froid sibérien frappe la diplomatie Paris-Alger, et il faudra des actes forts pour calmer le jeu, surtout avec un certain passé qui ne passe pas.

 

La REDACTION

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